On se (la) raconte !

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Retrouvez toute l'explication autour du rythme et du contenu dans cet article : La Vie du Blog.

Il était une fois... un royaume superbe, installé dans une vallée riche, où forêts et cours d'eau encadraient le village surplombé par un château majestueux.

La vie et le peuple étaient prospères, dirigés par un seigneur bon et juste. Le bonheur qui régnait dans les chaumières était malheureusement absent du château, puisque le Roi et la Reine se désespéraient de ne pas avoir d'enfant. Au-delà de l'absence d'héritier pour le trône, qui inquiétait les conseillers, c'était surtout la frustration de ne pas pouvoir construire de famille qui nourrissait la tristesse du couple royal.

 

Un soir de Noël, alors que la déception du Roi se faisait particulièrement forte de ne pouvoir participer aux célébrations avec son propre enfant, il convoqua ses trois meilleurs conseillers pour leur demander des solutions pour pallier à son manque de descendance.

 

Le premier qui se présenta était le chef des armées, un guerrier efficace et redoutable :

"Monseigneur, je ne vois qu'une issue : vous devriez changer d'épouse. Révoquez la Reine et choisissez une demoiselle du village jeune et fertile pour donner au royaume un héritier !"

Le Roi se mit en colère :

"Jamais je n'abandonnerai mon épouse. Nous avons fait un mariage d'amour et c'est avec cet amour que nous voulons fonder une famille !"

Il chassa le chef des armées de la salle du trône.

 

Le deuxième qui se présenta était le responsable des affaires politiques du royaume, un homme de culture et de savoir :

"Monseigneur, je ne vois qu'une issue : il vous faudrait prendre à l'une des familles du village un de leurs enfants. Plusieurs paysans ont eu trois voire quatre enfants, un de moins ne devrait pas leur manquer et allègerait peut-être même leurs dépenses."

Le Roi réagit vivement :

"Jamais je n'enlèverai un fils ou une fille à ses parents. Je ne vois pas comment un acte qui génèrerait de la tristesse au sein d'un foyer pourrait apporter du bonheur au sein du mien."

Il chassa le responsable des affaires politiques de la salle du trône.

 

La troisième qui se présenta était la magicienne de la forêt, une femme de mystère et de secrets :

"Monseigneur, je ne vois qu'une issue : il vous faut aller chercher votre enfant dans les entrailles de la Mère de tous, la Terre. Faites des offrandes durant tout l'hiver et lorsqu'elle se réveillera, au printemps, elle vous accordera sûrement ce que vous souhaitez."

Le Roi sauta de joie :

"Merci ô magicienne de ton bon conseil ! Ma femme et moi ferons les offrandes nous-mêmes afin de pouvoir confier à la terre nos vœux les plus profonds".

 

Ainsi, durant trois mois, le Roi et la Reine allèrent chaque jour à l'orée de la forêt pour déposer encens, graines, fruits et petits objets de valeur dans un creux de racines au pied des arbres de la bordure. Ils accompagnaient leurs offrandes de chants et de souhaits prononcés à voix basse, comme se ferait une confidence à un ami.

 

Le printemps arriva enfin. Le matin de l'équinoxe, le Roi et la Reine firent chercher la magicienne qui les emmena sur le lieu de leurs rituels. Elle se pencha au-dessus de la terre et dit :

"ô Terre Mère, ô source de vie. Dans ton réveil printanier, leurs souhaits sauras-tu exaucer ?"

 

Les mots furent à peine prononcés que les racines s'ouvrirent sous leurs yeux et qu'en émergea un tourbillon de terre. D'abord informe et mouvant, le tourbillon se stabilisa doucement prenant la forme d'un menhir qui se sculpta petit à petit en l'apparence d'un enfant. Dans un dernier éclair de magie, la terre se lissa et changea de couleur. Apparut enfin devant eux un petit bébé potelé et souriant.

 

Le Roi et la Reine, chamboulés d'émotions, se jetèrent sur leur fils pour l'enlacer, le câliner et l'embrasser tendrement. La magicienne s'approcha doucement et posant sa main sur la tête du fraîchement-né dit :

"Petit enfant de Terre, fils des entrailles de la vie, sois baptisé Ty'Po en ce jour de ta naissance !"

Puis se tournant vers ses parents, d'une voix suave, elle leur expliqua :

"Il ne faut jamais que personne ne connaisse les origines de cet enfant. Son corps de terre, son âme d'arbre et son cœur de nature doivent absolument rester secrets.

- Mais pourquoi ? demandèrent le Roi et la Reine, ralentis dans leur joie.

- En découvrant de quoi est fait l'enfant, et ce qu'est sa vraie Nature, vos ennemis pourraient en jouer pour l'éliminer et vous atteindre. Un corps de terre peut s'effriter, une âme d'arbre peut brûler et un cœur de Nature peut être gelé. Ne laissez jamais personne découvrir cela ou vous leur tendrez les armes pour vous battre."

Ces paroles étant prononcées, la magicienne prit la route de la forêt au sein de laquelle elle disparut, laissant le Roi et la Reine, toujours leur bébé dans les bras, dans un état mitigé, partagés entre bonheur et peur.

 

Les années passèrent. Ty'Po grandit et devint un beau jeune garçon. Gardant à l'esprit les mots de la magicienne, ses parents l'avaient éduqué dans la grande tradition des seigneurs du royaume en prenant soin de poser des limites claires sur ce qui était interdit.

"Ne mets jamais tes mains dans la terre ! Car quand tu fais cela, elle se met à vibrer de vie et cela pourrait susciter la peur chez les habitants du village.

Ne parle jamais aux plantes ! Car quand tu fais cela, elles te répondent et cela pourrait effrayer les villageois.

Ne regarde jamais vers le ciel ! Car quand tu fais cela, les oiseaux foncent sur toi et cela pourrait inquiéter le peuple."

Ne voulant surtout pas être une source de frayeur pour les membres du royaume, et souhaitant par-dessus tout plaire à ses parents, Ty'Po prenait soin de respecter les règles et adoptait le comportement parfait de l'héritier idéal. Gentil, poli, courtois, serviable et avenant, il était un exemple de solidarité et de sympathie, et était adoré de tout le peuple.

 

A la fin du douzième hiver depuis sa naissance, Ty'Po, alors qu'il arpentait les couloirs du château à la recherche d'une occupation utile, fut témoin d'une agitation autour de la chambre de ses parents. En s'approchant et en écoutant discrètement à la porte, il entendit le Roi et les conseillers échanger avec inquiétude :

"La Reine est malade, Monseigneur, dit une voix grave. Sa santé s'est fragilisée avec les hivers froids et son état empire.

- Vous devez prendre une décision et être fort mon Roi, dit une voix savante. Il n'y a rien à faire de mon point de vue, il faut vous préparer au pire."

Ty'Po sursauta de peine et s'enfuit vers sa chambre. Alors qu'il s'éloignait il eut juste le temps d'entendre le Roi dire :

"Qu'on aille me chercher la magicienne !"

 

Tremblant de chagrin, Ty'Po s'était allongé sur son lit pour reprendre son souffle gorgé de larmes et son esprit emprunt de tristesse quand il entendit frapper à sa porte. Le Roi et la magicienne entrèrent dans sa chambre et lui dirent :

"Mon fils, nous avons besoin de toi. La magicienne m'a informée qu'il existait une plante rare mais dont l'essence permettrait de concevoir un remède pour sauver ta mère, la Reine. Je suis trop vieux pour entreprendre ce voyage et le royaume a besoin que je reste ici. Il faut que tu ailles chercher cette plante toi-même.

- Cela ne sera pas difficile cher enfant, ajouta la magicienne. Il te faut prendre le chemin qui traverse la forêt et, lorsque tu verras apparaître à ton regard le sommet de la montagne qui se situe derrière, marche vers l'ouest. Au bout d'une centaine de pas, tu tomberas sur un buisson au sein duquel se cache la fleur dont nous avons besoin.

- Bien sûr, cria Ty'Po. Bien sûr que j'irai, je pars de suite !"

Il fit son bagage, revêtit ses plus chauds manteaux et se mit en route avec précipitation.

 

Une journée de marche lui fut nécessaire pour atteindre le buisson. Il suivit les directives de la magicienne, emprunta le chemin dans la forêt, scruta l'horizon pour déceler l'apparition du pic de montagne, s'orienta vers le couchant et trouva enfin le buisson. Il cueillit la fleur avec grand soulagement et entama son chemin de retour bercé par le crépuscule.

 

Mais, alors qu'il retrouvait la route forestière principale, il fut arrêté net par la présence d'une bande de brigands qui l'observaient en ricanant.

"Oh mais ne serait-ce pas le petit seigneur du royaume voisin ? dit celui qui avait une grosse barbe.

- Si je le reconnais, c'est le fils du Roi que notre souverain souhaite tant vaincre et dépouiller de ses terres, ajouta celui à qui il manquait un œil.

- Alors mon petit, on est perdu ? lui murmura celui qui tenait une énorme hache. Tu as besoin d'aide pour retrouver ton chemin ? Viens avec nous, notre Roi sera ravi de t'avoir avec lui et de voir si tu pourrais lui être utile dans ses plans de bataille."

 

Ty'Po resta figé sur place. Il avait entendu parler des royaumes alentours qui, jaloux des terres et du peuple prospères de son père, rêvaient de les attaquer et de prendre possession de leurs biens. Sentant la fleur dans sa poche qui menaçait de faner s'il ne rentrait pas vite au château, et pensant à sa mère étendue et agonisante sur son lit, il prit une grande inspiration et réfléchit.

 

...

Que va-t-il se passer ? Comment imaginez-vous la suite de cette histoire ?

 

Par écrit, par un dessin, par une photo, par un vocal... en utilisant la voie qui vous inspire le plus, partagez la route que vous voyez se dessiner devant notre héros !

 

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À vos marques, prêts ? Imaginez !

 

La publication des créations sera réalisée le jeudi 25 novembre.